Une recherche récente effectuée en Corée du Sud indique que le maintien d’un faible niveau de cholestérol LDL, souvent dénommé « mauvais cholestérol », pourrait être essentiel pour prévenir la démence, y compris la maladie d’Alzheimer.
Ces résultats suggèrent que le maintien d’un niveau bas de cholestérol LDL pourrait diminuer le risque de troubles cognitifs de 26 %. Une telle découverte pourrait changer les approches de prévention de cette maladie qui affecte 55 millions de personnes dans le monde entier. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, ce nombre pourrait atteindre 82 millions en 2030 et 152 millions en 2050.
Une enquête impliquant plus de 570 000 individus
La recherche d’envergure a été réalisée en Corée du Sud et a impliqué un large échantillon de 571 000 adultes suivis sur plusieurs années. Les scientifiques ont classé les participants en différents groupes en fonction de leur taux de cholestérol LDL. Les résultats montrent que ceux qui avaient un taux de cholestérol inférieur à 1,8 mmol/L avaient un risque de démence diminué de 26 % par rapport à ceux ayant des niveaux plus élevés.
L’analyse des données a aussi révélé que la prise de statines, des médicaments généralement prescrits pour diminuer le cholestérol, permettait une réduction supplémentaire du risque de 13 %. Ces résultats ont été ajustés en tenant compte d’autres facteurs de risque tels que l’âge, l’hypertension et le diabète. Ils confirment ce que d’autres recherches avaient déjà démontré : il existe bel et bien une relation entre le cholestérol et la démence.
Le cholestérol n’est pas toujours nuisible pour le cerveau
Bien que le cholestérol LDL soit souvent critiqué pour ses effets néfastes sur la santé cardiovasculaire et cérébrale, comme c’est le cas dans cette recherche coréenne, son homologue, le cholestérol HDL (le « bon cholestérol »), a un rôle protecteur.
Le « bon cholestérol » fonctionne effectivement comme un agent de nettoyage qui transporte le « mauvais » hors des cellules cérébrales, permettant ainsi de maintenir un équilibre lipidique optimal pour les neurones. Des recherches ont démontré qu’un taux élevé de HDL est associé à une meilleure fonction cognitive, notamment chez les personnes âgées.
Cependant, une autre étude a montré qu’en quantité excessive, il pourrait être lié à un risque accru de déclin cognitif. Ces résultats suggèrent que le cholestérol joue un rôle complexe dans le cerveau, nécessitant un équilibre précis pour maximiser ses bienfaits tout en évitant les effets négatifs. Les chercheurs reconnaissent donc le besoin de réaliser davantage d’études cliniques pour mieux comprendre ces mécanismes et affiner les recommandations en matière de prévention de la démence.
Source : Low-density lipoprotein cholesterol levels and risk of incident dementia: a distributed network analysis using common data models, BMJ, mars 2025
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